Les Islandais du texte / Íslendingar

Note du rédacteur Martial / athugasemd höfundar

En 1985, j’ai retrouvé quelques témoins qui se souvenaient du « Français à cheval ». D’autres, bien que disparus, ont laissé des traces de souvenirs . Le plus important est bien sur Einar Jónsson, guide improvisé qui se laissa tenter par cette expédition qui peut être n’en était pas vraiment une pour lui, véritable islandais habitué à ce genre de voyage. Il y a aussi Guimy, surnom donné par les marins français qui n’arrivaient pas a prononcer son nom, Guðmunður.

In 1985, I found some witnesses who remembered the infamous « French on a horseback ». Others have also left traces even though they have gone missing. The most important one for instance is Einar Jónsson, an improvised guide who let himself be tempted by this expedition. As a true Icelandic, accustomed to this kind of trip, it however may have not been an expedition for him. There is also Guimy, a nickname given by French sailors who couldn’t pronounce his name, Guðmunður.

Par contre je n’ai rien à propos de Madame Gudmünsen, la dame aux roses. L’auteur ne donne pas de détail sur les causes de leur rencontre.

I however have no substantial information related to about Madame Gudmünsen, the lady with roses. The author does not provide details of their meeting.

J’ai retrouvé le nom de l’un des vendeurs de chevaux que Rouquette achète pour son voyage.

I did find the name of one of the horse vendor who equipped Roquette for his voyage.

Einar Jónsson.

L’un de ses fils, Bjarni Einarsson, docteur de philologie, se rappelle très bien de Rouquette. Voici son commentaire:

Einar Jónsson. One of his sons, Bjarni Einarsson, Doctor of philology, remembers Rouquette very well:

Bjarni a été capable de me donner la traduction en français, langue qu’il maitrisé totalement. Un beau témoignage.

Bjarni was able to provide a French version of his testimony (a language he fully mastered). A beautiful testimony:

 » Mon père, Einar Jónsson, n’a jamais été un guide professionnel. Il naquit à Seyðisjörður en 1890, et y vécut jusqu’à sa mort en 1928, à l’exception de quelques années où il fut gérant d’un commerce à Reykjavík. C’est pendant cette période qu’il embarqua sur un bateau transportant vers l’Espagne une cargaison de morue salée, chargé de représenter la firme qui l’envoyait. Ce fut là son seul voyage à l’étranger.

Il ne put poursuivre ses études au delà de l’école primaire, et, très tôt, il travailla comme employé dans le magasin d’un consul de France à Seyðisjörður. Cela l’a probablement incité à apprendre le français et son professeur fut le médecin de la région, Kristján Kristjánsson (1870 – 1927). Un de ses amis d’enfance m’a raconté avoir souvent vu mon père prendre ses repas l’œil rivé sur le livre de grammaire française posé à coté de lui. Ce qui est certain, c’est qu’il devint bientôt le principal interprète de français des gens de Seyðisjörður qui avaient de nombreuses relations commerciales avec les pêcheurs des chalutiers français, ceux ci leur achetant des vivres et du charbon. De plus il était fréquent que les chalutiers restent longtemps à quai pour que les équipages travaillent sur leur stock de pêche. Mais ce commerce diminua beaucoup à partir des années trente, une loi interdisant aux chalutiers étrangers d’apprêter le poisson ou de travailler leur pêche de toute autre manière dans les ports islandais.

Plusieurs Français furent nos hôtes et je me souviens que pendant mon enfance, de jeunes pêcheurs français venaient et demandaient « Monsieur Einar ».

Comme je l’ai déjà dit, mon père ne servait pas fréquemment de guide aux voyageurs, mais occasionnellement il leur trouvait des chevaux et partait en randonnée avec ses amis étrangers. Je possède d’ailleurs une veille photo où il est à cheval avec un capitaine de chalutier français. Il avait l’habitude des chevaux et des voyages à cheval, comme de nombreux villageois avant l’ère de l’automobile.

Un de mes premiers souvenirs d’enfance est précisément lié au voyage raconté dans ce livre. Avant que Rouquette et mon père ne partent, Papa me prit avec lui sur sa selle et me fit faire un petit tour sur le chemin avant de revenir vers la maison. Je me souviens que la crinière du cheval flottait devant moi là où je fus assis sur le pommeau de la selle « 

Einar Jónsson
« Einar Jonson est mon ami. C’est un colosse bon enfant, il mesure 1 m. 97, soulève sans effort des sacs de deux cents livres…Einar Jónssin er vinur minn. Hanner heljarmenni og góður drengur, einn metri og níutíu og sjö sentimetrar á hæð, hefur ekkert fyrir því að lyfta tvö hundruð punda sekkjum… »

Les témoignages décrivent Einar comme un colosse de belle apparence. Il est dit qu’il est le seul a avoir pu bouger les 3 pierres d’Ekkjufellssel, un exercice de force que l’on retrouve à différents endroits dans le pays. Certainement un héritage des vikings qui voulaient toujours se mesurer entre eux pour savoir qui était le plus fort.

The testimonies speak of Einar as a colossus of beautiful appearance. It is said that he is the only one who was able to move the 3 stones of Ekkjufellssel, an exercise in strength that we find in different areas in the country. Certainly, a heritage of the Vikings who always wanted to measure themselves against each other and establish who was the strongest.


Stefanía, Stefanía Sigríður Arnórsdóttir, f. 1893, d. 1976, la femme d’Einar. Rouquette l’a décrit comme une femme douce qui s’occupe pleinement de son foyer. Le couple habite une maison traditionnelle en terre gazonnée à l’endroit appelé Neðri Buð. Ils ont un garçon, Bjarni Einarsson 1917 – 2000 et Þorgrímur 1921, d. 2015 ainsi qu’une fille, Ragnheiður Einarsdóttir Reichenfeld, f. 1918, d. 1999. La plus jeune fille de Stefanía, Margrét est devenue plus tard une actrice renommée au Théâtre national d’Islande.

Stefanía, Stefanía Sigríður Arnórsdóttir, f. 1893, d. 1976 Einar’s wife: Rouquette described her as a gentle woman who takes good care of her home. The couple lived in a traditional grass or turf house at the place called Neðri Buð. They have two sons, Bjarni f. 1917, d. 2000 and Þorgrímur 1921, d. 2015 and one daugther Ragnheiður Einarsdóttir Reichenfeld, f. 1918, d. 1999 . The youngest daughter of Stefanía, Margrét later became a life long actress at the National Theatre of Iceland.

Stefanía
« La femme d’Einar Jonson est une madone florentine, une madone aux prunelles d’un gris bleu, très doux, très tendre, qui frangent des cils longs et recourbés. Kona Einars Jónssonar er madonna frá Flórens, madonna með gráblá augu, ofurmild, og augnhárin eru löng og

bogadregin. »

La rencontre récente avec Hermann, petit fils d’Einar, nous a permis d’échanger sur son grand père. Hermann apporte un éclairage intéressant sur cette famille en nous montrant comment Einar, adopté, croise les différents prénoms de deux familles dans la grande tradition des filiations islandaises sans nom de famille. Ci-joint son témoignage :

« Notre grand père Einar Jónsson, a toujours été un mystère pour nous ce qui est très excitant. Ceci est principalement du à sa disparition en 1928 quand il avait 37 ans. Il semble qu’une nuit, il soit tombé entre sa barque et un bateau de pêche étranger qu’il visitait. Une enquête de police a été menée mais elle n’a pas abouti, et cela a été considéré comme accident car « son bateau a été retrouvé à la dérive sur le rivage »(1). Par conséquent, la plupart de ce que nous avons appris sur notre grand-père était pour nous comme des aventures telles que le voyage avec Rouquette. Une autre aventure concernait son voyage en Europe (également rappelé par Bj. E. dans un texte précédent). Notre grand-mère nous a raconté qu’Einar, jeune homme, avait été engagé, principalement grâce à ses connaissances linguistiques, pour naviguer avec un bateau transportant de la morue salée jusqu’à Barcelone (2). Lorsqu’il est finalement arrivé sur les côtes nord de la France, il a pu rentrer chez lui en Islande avec des marins français dont il avait fait la connaissance en Islande. Dès son plus jeune âge, notre grand père, avait eu beaucoup d’intérêt pour la langue française, ce qui l’aida a maîtrisé cette langue plus tard. Il parlait beaucoup de langues étrangères, sept ou huit répertoriées dans le livre de Rouquette, mais nous devons garder à l’esprit qu’à l’époque Seyðisfjörður était un creuset international encore plus que la plupart des autres villes de pêche en Islande. Au moins deux faits historiques de l’Islande moderne ont eu lieu à Seyðisfjörður au cours de sa vie. Le premier étant la première connexion par câble téléphonique d’outre-mer vers l’Europe qui y est arrivée ici en 1906 et le second est que Seyðisfjörður a été la première municipalité d’Islande a avoir l’électricité, en 1913.
Outre les légendes et ses aventures, voilà ce que nous savons sur Einar. Il est né en 1890, enfant unique de Jón Þorgrímsson (1858 – 1925), un agriculteur vivant à Jónshús à Seyðisfjörður, et il est le fils aîné d’Elín Rósa Eiríksdóttir (1869 – 1941), une femme de ménage à l’époque. Celle-ci a été plus tard agricultrice au Manitoba, lorsqu’elle quitta l’Islande pour le Canada en 1903. Rósa était ce que nous appellerions aujourd’hui une mère célibataire et c’était conformément à la coutume de l’époque qu’elle devait céder Einar à des parents adoptifs. Elle s’est mariée plus tard et a eu deux enfants, puis a émigré avec son mari pour ne plus jamais revoir Einar. Einar a eu de la chance et a été élevé par ses parents adoptifs, Gestur et Ragnheiður (3), comme leur propre fils. Rouquette mentionne les adoptions comme une tradition islandaise concernant une famille qu’il a visitée lors de sa tournée. L’option famille d’accueil était bien sûr une réponse, parallèlement aux orphelinats européens, à la dure réalité de la vie en Islande à l’époque avec, entre autres, un taux élevé de femmes mourant en couches. Ce fut aussi le parcourt qu’à vécu notre grand-mère, Stefanía Sigríður. Elle a été également une fille adoptée après la mort de sa mère, une semaine après la naissance de Stefanía. Ainsi, Einar et Stefanía ont été accueillie dans différentes familles qui s’occupaient bien d’eux. Notre grand-mère n’était pas originaire de Seyðisfjörður, mais elle y est d’abord venue pour aider sa sœur aînée qui était tombée malade. Elle avait reçu une éducation formelle, impliquant probablement la tenue de livres. À Seyðisfjörður, elle dirigeait seule un magasin de textile franchisé. L’entreprise était dans une certaine mesure celle d’ Einar et Stefanía. Ils partageaient également un intérêt littéraire, et Stefanía était, entre autre, impliquée dans la troupe de théâtre locale (4). Ils lisaient ses textes ensemble comme passe-temps. Cet intérêt a été transmis à leur fils Bjarni Einarsson. qui est devenu universitaire en littérature médiévale islandaise. Outre ses compétences linguistiques, Einar était également reconnu pour sa grande stature, étant bien au-dessus de la taille moyenne (5), comme il est décrit également dans le livre de Rouquette. Étant voisin de la famille Long, il a gagné le surnom d’Einar Extra-Long, comme l’appelaient les gens de l’Est de l’Islande longtemps après sa mort prématurée.

Appendice:

Je peux voir dans l’islendingabok.is (la base de données de Decode génétique) que la mère adoptive d’Einar et Rósa, sa mère, étaient étroitement liées. Ils étaient les plus proches parents, donc Ragnheiður Bjarnadóttir, sa mère adoptive, était la sœur d’Eiríkur Járnhryggur (son grand-père) et donc la tante de Rósa.
Ce qui démontre que mon père a été indirectement nommé d’après le grand-père de Rósa, Bjarni Einarsson, Einar étant élevé par la sœur de son grand-père. (Je dis «  indirectement  » parce qu’officiellement, on nous a dit que mon père portait le nom de Bjarni Þórðarson de Reykhólar, le père adoptif de Stefanía, mais ici, ils semblent avoir conclu un double accord, étant en mesure d’honorer les deux côtés de leurs familles). Cela fait d’eux ce que nous appelons « alnafni »- un homonyme complet, sauf que mon père a un deuxième prénom Ragnar, qui est probablement aussi destiné à lui donner le nom de Ragnheiður, la mère adoptive d’Einar. Une fille est née d’Einar et Stefanía, Ragnheiður, qui porte également le nom de la mère adoptive d’Einar. Le nom Þorgrímur, leur fils cadet, vient de la famille de Jón Þorgrímsson, le père biologique, ils semblent donc avoir été en bons termes avec ce côté de la famille aussi. Le nom Þorgrímur est très courant chez nos parents éloignés du nord-est de l’Islande, Aðaldalur, tout près de Húsavík et aussi de Mývatn, Jón Þorgrímsson venait d’Aðaldalur (un arbre généalogique appelé Hraunkotsætt).
Ci-dessous, j’ai essayé de copier depuis islendingabok.is l’arbre généalogique qui unit Einar et sa famille d’accueil (du côté de sa mère). Aðalheiður Gestsdóttir, qui a écrit la lettre que j’ai citée dans la note de bas de page, était le cousin de Rósa, et Ragnheiður, la mère nourricière était la tante de Rósa.

1- In www.islendingabok.is.

2- Quand j’y pense, Bj. E. mentionne que le navire est parti de Reykjavik, donc cela aurait pu être en 1919, lorsqu’ils ont résidé à Reykjavik pendant un an. Les deux sont tombés malades de la grippe espagnole à l’automne 1918 et pendant ce temps, Bj, âgé d’un an. E. a été pris en charge par des proches, qui plus tard « n’ont pas voulu le laisser partir », nous a-t-on dit.

3- J’ai une lettre de la sœur adoptive d’Einar, Aðalheiður Gestsdóttir, à Bj. E. à partir de 1936, où elle mentionne Einar : « Hjartans beztu þökk fyrir bréfið þitt góða, mikið gleður það mig að sjá hvað tryggur þú ert, ég er viss um að ú hafir mafir lundina og a sjá hvað tryggur þú ert, ég er viss um að þú hafir maunningvoar abbanar tilfin ilfin, .“ – „… ça me fait plaisir de voir à quel point tu es loyal, je suis sûr que tu as le tempérament et les sentiments de ton Pabbi, c’était un si bon homme.“

4- Kvenfélagið Kvik (organisation de femmes) avait des spectacles de théâtre de différents types, entre autres dispositions, principalement en faveur de bonnes causes, de charité, de construction de l’hôpital, de l’église, de la maison de retraite, etc. Stefanía était un membre actif de Kv. Kvik.

5 – Son grand-père était surnommé Eiríkur Járnhryggur – Ironback, donc la stature physique était peut-être héritée de ce côté de la famille. La grand-mère d’Einar de ce côté de sa famille était Sesselja, couturière et couturière à Seyðisfjörður. Elle a également émigré en 1904, un an après Rósa (1903) pour la rejoindre au Manitoba. »

íslenskur

Fyrir hönd afkomenda Einars Jónssonar leyfi ég mér að fullyrða að arfleifð hans hafi verið okkur öllum nokkur ráðgáta en um leið spennandi sem slík. Helsta ástæða þess er sjálfsagt skyndilegt hvarf hans í 1928, þá 37 ára að aldri. Hann virðist hafa einn ætlað í land frá skipi að næturlagi og fallið milli árabáts síns og borðstokksins á skipinu, þar sem hann var gestkomandi. Lögreglurannsókn leiddi ekki til neinnar niðurstöðu annarrar en að um slys hafi verið að ræða „bátur hans fannst rekinn á fjöru“(1). Þess vegna er flest allt sem við höfum heyrt um afa okkar eins og ævintýri líkast eins og t.d. ferð hans með Rouquette. Annað ævintýri var um ferðalag hans til meginlands Evrópu (einnig getið í texta Bj.E. hér ofar). Amma sagði okkur að afi var ráðinn um borð í skip, sem flutti saltfisk til Barcelona, vegna þekkingar sinnar á tungumálum og viðskiptum(2). Þegar þangað kom fór hann frá borði og hélt fótgangandi yfir Frakkland. Þegar hann loks kom til Norður-Frakklands gat hann fengið far heim með frönskum sjómönnum á leið á Íslandsmið. Afrek þetta er auðvitað í samræmi við áhugann sem hann snemma fékk á franskri menningu og ferðin hefur leitt til þess hve vel hann hafði tungumálið á valdi sínu. Hann var sagður tala fleiri tungumál, en allt að átta eru talin upp í bók Rouquettes þar sem margt er reyndar í ýkjustíl. Þó verður að hafa í huga að á þessum tíma var Seyðisfjörður alþjóðlegur bræðslupottur enn frekar en önnur fiskiþorp. Að minnsta kosti tveir stóratburðir í sögu Íslands áttu sér stað á Seyðisfirði á hans líftíma. Fyrst ber að nefna fyrstu símtengingu Íslands við útlönd með neðansjávarkapli, sem kom þar á land 1906 og svo var Seyðisfjörður fyrsta bæjarfélag á Íslandi til að fá almenna rafmagnsveitu með tilkomu Fjarðarselsvirkjunar í 1913.

1 –Tilvitnun fengin frá www.islendingabok.is.

2 – Mér dettur í hug, af því að Bj.E. nefnir að skipið hafi farið frá Reykjavík, að árið gæti hafa verið 1919. Þau hjónin dvöldu í Reykjavík eitt ár og lentu einmitt í Spænsku veikinni á haustmánuðum 1918. Bj. E. var þá eins árs og veiktist ekki og var settur í skammtímafóstur hjá ættingjum, sem vildu síðan ekki helst ekki láta hann frá sér, eins og sagt var.

Auk ævintýra og sögusagna um Einar eru nokkur þekkt æviatriði. Hann fæddist 1890 á Vestdalseyri sem eina barn Jóns Þorgrímssonar (1858 – 1925) og fyrsta barn Rósu Eiríksdóttur (1869 – 1941). Jón var bóndi í Jónshúsum á Seyðisfirði. Rósa var á þessum árum vinnukona, en varð seinna bóndi í Árborg, Manitoba, en hún hélt vestur um haf 1903. Rósa var það sem nú kallast einstæð móðir og það þótti á þeim tíma sjálfsagt að konur í þeirri stöðu létu börn sín í fóstur. Hún fór síðar til Kanada ásamt eiginmanni sínum Agli Johnsen en með honum átti hún tvö börn, Konráð og Sólveigu. Þau Einar sáust ekki eftir að hún fór vestur. Einar var heppinn að eignast góða fósturforeldra í Gesti og Ragnheiði, og var alinn upp sem þeirra eigið barn (3). Rouquette nefnir fóstur, eða ættleiðingar-adoption eins og hann kallar það, sem íslenska hefð, þegar hann gistir hjá íslenskri fjölskyldu á leið sinni. Fósturheimili voru reyndar íslenska hliðstæðan við evrópsku munaðarleysingjahælin og ástæða þeirra sá harði veruleiki sem fólk bjó við hér sem annars staðar meðal annars vegna þess að fjöldi kvenna lést af barnsförum. Þær aðstæður hafði amma okkar, Stefanía Sigríður, upplifað, en hún var sett í fóstur þegar móðir hennar dó viku eftir fæðingu hennar. Henni var komið í fóstur á Reykhólum. Því áttu þau það sameiginlegt að vera bæði alin upp í ástsælum fósturfjölskyldum.

3 – Ég er með undir höndum bréf frá uppeldissystur Einars, Aðalheiði Gestsdóttur til Bj. E. frá 1936, en þar minnist hún á Einar: „Hjartans beztu þökk fyrir bréfið þitt góða, mikið gleður það mig að sjá hvað tryggur þú ert, ég er viss um að þú hafir lundina og tilfinningarnar hans Pabba þíns, hann var svo mikið góður maður.“.

Amma var ekki innfæddur Seyðfirðingur, heldur hafði flutt þangað til að hjálpa eldri systur sinni sem hafði veikst. Amma hafði þá þegar útskrifast frá Verzlunarskóla Íslands og hafði fengið verslunarleyfi sem var krafist á þeim tíma, enda fékk hún umboð fyrir verslun Glasgow á Seyðisfirði og rak álnavöruverslun. Að einhverju leyti voru verslun og viðskipti sameiginlegt áhugamál þeirra hjóna. Þau deildu einnig bókmenntalegum áhuga og var Stefanía þátttakandi í leiksýningum á vegum Kvenfélagsins Kvik, og þau hjónin áttu það til að lesa upphátt saman línur hennar í hjástundum. Þessi áhugi mun hafa smitað elsta son þeirra, Bjarna, en hann varð síðar fræðimaður á sviði íslenskra miðaldabókmennta. Tvö yngstu börn Stefaníu voru líka starfandi seinna meir í Þjóðleikhúsinu.

4 – Afi hans Eiríkur var kallaður Járnhryggur, þannig að líklega hefur Einar erft líkamsburðina úr þeirri ætt. Amma hans þeim megin var Sesselja saumakona á Seyðisfirði. Hún fór einnig vestur um haf 1904, ári eftir Rósu dóttur sinni.

Viðbætur:

Með aðstoð Íslendingabókar (islendingabok.is) sé ég nú að Ragnheiður fóstra Einars og Rósa voru náskyldar. Ragnheiður var föðursystir Rósu, fósturmóðir hans var því afasystir hans. Af þessu get ég líka séð að Bjarni, faðir minn, hefur óbeint verið nefndur eftir afa Rósu Bjarna Einarssyni sem gerir þá það sem kallast alnafna. (Óbeint, af því að opinberlega var pabbi skírður í höfuðið á fóstra Stefaníu, Bjarna Þórðarsyni, kenndur við Reykhóla. Þannig virðist sem þau slá tvær flugur í einu höggi og heiðra minningu manna í báðum ættum.) Pabbi var reyndar með Ragnar að millinafni, sem fór ekki hátt, en það er nær örugglega til að fela nafn Ragnheiðar í nafni hans. Einar og Stefanía áttu síðar dóttur, Ragnheiði, en hún var auðvitað skírð eftir þeirri sömu konu. Nafn yngri sonar, Þorgrímur, er úr ætt Jóns Þorgrímssonar, blóðföður Einars, þannig að tengsl hafa líka haldist góð við hann. Þorgrímur virðist vera algengt nafn meðal ættingja okkar á Norðausturlandi, m.a. í Aðaldal, en Jón var þaðan (Hraunkotsætt).

Hér neðan fylgir ættartré sem ég hef úr islendingabok.is. Það tengir Einar ættarböndum við fósturfjölskyldu sína í móðurætt. Að auki nefni ég Aðalheiði Gestsdóttur sem skrifaði bréf sem vitnað er í neðanmáls. Þær Rósa voru systkinabörn:


Guimy, de son vrai nom Guðmunður Þórarinsson n’est pas le consul de France mais l’attaché consulaire. C’est son père, Þórarin Guðmunðson, qui est le véritable consul. Mais il semble que Guimy, qui parle bien français, s’impose comme tel. L’auteur décrit un homme qui n’hésite pas à boire fréquemment surtout en présence des français qui ont à bord de bonne réserve d’alcool. Il en profite pour « faire » des affaires avec les capitaines sur la vente de matériel.

Guimy, whose real name was Guðmunður Þórarinsson is not the French consul but the consular attaché. It was his father, Þórarin Guðmunðson, who was the real consul. It seems that Guimy, who spoke decent French often played the consul part. The author describes a man who does not hesitate to drink frequently, especially in the presence of the French who have a good supply of alcohol on board. He took the opportunity to « do » business with the captains on the sale of equipment.

Einar au centre/í miðjunni et Guimy à droite/til hægri

Úlfar Karlson est un des vendeurs des chevaux auquel Rouquette achète un cheval, Gráni, originaire d’Hornafjörður dans la sud.

Úlfar Karlson is one of the horse sellers that Rouquette buys a horse, Gráni, originally from Hornafjörður in the south.

Lire la suite – chap.3/ / Framhald textans þriðjí 3..

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